Petites notions de neurobiologie![]() Cet article fait suite au précédent post du 6 avril 2020 Reliés par le corps calleux, passerelle fortement composée d'axones, nos deux hémisphères cérébraux fonctionnent de façon quasi synchrone, égalitaire et complémentaire.
Un peu d'histoire... Franz Joseph Gall peut être considéré comme le précurseur des neurosciences cognitives modernes. Vers 1800, il proposa l’idée que l’esprit était décomposé en facultés réalisées par des régions distinctes du cerveau, ce qui a donné naissance à la notion de localisation cérébrale, active tout au long du XIX° siècle. Elle se trouve aujourd’hui encore confortée par les données récentes venues de la neuro-imagerie et des neurosciences cognitives : les localisations sont considérées comme des réalités anatomiques connectées les unes aux autres qui constituent des réseaux activés selon les tâches ou selon les problèmes à résoudre. Depuis peu on sait que les aires du cortex frontal sont affectées à des fonctions dites “exécutives”, comme la mémoire de travail, la capacité d’anticipation, la possibilité d’organiser les séquences d’une action. D’autres fonctions, dans la région ventrale, interviennent dans la planification du comportement, en relation avec le contrôle des émotions. C’est à ce niveau que se fait l’intégration de la cognition et des émotions, nécessaire pour des processus comme la prise de décision ou le jugement moral. En 1981 le neurobiologiste Roger Sperry met en evidence l’asymétrie cérébrale : les deux hémisphères du cerveau rempliraient des fonctions différentes. Mais ses recherches provenaient de patients dont il avait séparé les deux hémisphères en coupant le corps calleux... ce qui n’est pas le reflet de ce qui se passe dans la réalité ! D’ailleurs, si une partie du cerveau est endommagée, à droite comme à gauche, l’organe entier recrée les programmes lésés... Pourtant, reprises par des personnes de profils différents, toutes ces connaissances vont mener à de nouvelles techniques et méthodes :
AnneCo-auteur d'Animateur créativité
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Mieux comprendre les hémisphères du cerveau![]() 1 - Plasticité du cerveau Le cerveau se transforme sous l’effet de la pensée et des mots utilisés au quotidien, selon nos activités. Cette capacité de se modifier par l’expérience s'appelle la plasticité cérébrale. Les milliards de neurones du cerveau sont connectés en réseau étoilé et échangent grâce aux axones. Ces filaments conduisent les influx électriques et des substances chimiques, les neurotransmetteurs, au niveau de leurs terminaisons nerveuses, les synapses. Le neurone possède aussi des ramifications en forme de branches, les dendrites, qui collectent les émissions nerveuses provenant des neurones voisins. La plasticité se situe au niveau des synapses : plus la synapse est traversée par des influx nerveux, plus elle grossit et devient efficace ; une synapse peu sollicitée devient inutile et peut même disparaître : eh oui, le cerveau fonctionne à l’inverse d’une pile électrique : il s’use seulement si l’on ne s’en sert pas ! 2 - Activité Passé un certain âge, le cerveau devient moins réactif ; en revanche il a acquis une réserve cognitive importante qui, si elle est correctement et régulièrement stimulée, conserve à l’organe toutes ses facultés intactes. Si certaines parties du cerveau sont endommagées par la maladie ou par la vieillesse, des cellules, des circuits prévus se consacrent à sa réparation ! Ce ne sont pas 10 minutes de gymnastique cérébrale par jour pratiquées artificiellement qui vont entretenir la plasticité du cerveau, mais bel et bien la régularité d’activités cérébrales stimulantes. Nous utilisons pleinement les capacités cérébrales de nos deux hémisphères cérébraux. La neuro-imagerie et les neurosciences cognitives modernes ont démontré qu'aucune zone ne reste inactive dans le cerveau d'une personne normale. Ainsi, l’idée d'une utilisation partielle de notre potentiel cérébral n'est pas justifiée. Au contraire, le cerveau dispose de vastes potentialités d’adaptation et de réorganisation en cas de dommage ou de lésion. Certaines zones prennent le relais sur les parties affectées. Le cerveau n’est pas un organe figé ni entièrement déterminé dans son fonctionnement. La plasticité qui s'exerce dans les deux hémisphères, permet un remodelage permanent des connexions entre les neurones, avec la possibilité de créer de nouvelles associations, d’acquérir de nouveaux apprentissages, de fixer des souvenirs. Aucune zone n'est sous-exploitée et la sur-exploitation de certaines zones ne garantit pas un meilleur fonctionnement de l'organe. AnneCo-auteur d'Animateur-créativité Nous évoquerons dans un prochain article une description plus détaillée du fonctionnement cerebral accompagnés d’un petit rappel historique sur l’évolution des connaissances dans ce domaine.
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AnneExperte en créativité et innovation. AngeloSusciter de nouvelles idées et générer des innovations est un enjeu majeur pour toute entreprise ; trouver des solutions efficaces originales à des problèmes persistants l'est aussi pour sa performance. EricToujours à l'affut, un peu caustique mais pas trop, toujours content de découvrir et de partager. Archives
Janvier 2021
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